Le volet hébergement du CSAPA comprend deux activités : les hôtels et les appartements thérapeutiques résidentiels.
L’hébergement thérapeutique en chambre d’hôtel est de longue date utilisé par le CSAPA Charonne : à titre de dépannage depuis la fin des années 90, en tant que « section du CSAPA» depuis 2000.
Ce mode d’hébergement s’est répandu au cours des dernières années pour tout type de publics des services sociaux et médico-sociaux. Il présente l’avantage de la souplesse, et de son accès « à seuil adapté ».
L’hébergement thérapeutique en chambre d’hôtel constituait un hébergement rapidement accessible après une phase d’évaluation, dépendant surtout des places disponibles et pouvant tester à travers diverses orientations « de droit commun » la permanence de la demande et les capacités prévisionnelles d’adaptation en chambre d’hôtel (isolement, autonomie, respect de l’environnement…). Il s’avère souvent relativement adapté à ces personnes usagères de drogues très précarisées au plan social et fragilisées au plan somatique et/ou psychique, mais dont le projet de soins ou d’insertion reste fragile, et le rapport au cadre contraignant rapidement conflictuel.
Les objectifs de l’hébergement hôtelier sont de créer pour les usagers de substances psycho-actives précarisés les conditions favorables à l’élaboration et à l’initiation d’un projet de soins ou de réinscription sociale, en satisfaisant sur une durée donnée les besoins minimum en hébergement, hygiène…
Les contrats de séjours stipulent :
des visites régulières sont effectuées sur les lieux d’hébergement :
Par ailleurs, la personne bénéficie d’un suivi ambulatoire ou d’une orientation vers les autres professionnels du CSAPA (assistant social, psychologue, médecin généraliste, médecin psychiatre) :
Les Appartements Thérapeutiques s’adressent à des publics usagers de substances psycho-actives en vue de la réalisation d’un projet global de soins et d’insertion socioprofessionnelle dans la perspective d’un relogement ultérieur à moyen terme. Il s’agit donc de personnes à priori stabilisées par rapport à l’usage de produits psycho-actifs (abstinence, substitution, usage simple).
Chaque départ d’un résident permet d’effectuer les réaménagements et/ou travaux de fond nécessaires… Ce qui peut entraîner quelques délais avant l’admission des résidents suivants et donc une diminution du taux d’occupation des Appartements Thérapeutiques.
L’hébergement sur les ATR vise les buts suivants :
Les procédures d’admission sont structurées autour de 3 à 4 entretiens avec les différents professionnels :
Il s’agit d’appréhender les différents aspects de la candidature : distance par rapport aux consommations, affections intercurrentes, problématiques psychologiques, capacité à vivre seul, autonomie financière avec au minimum le R.SA. ou l’A.A.H. complétés de revenus d’un travail ou d’un stage rémunéré.
Dès le premier entretien, l’usager reçoit le livret d’accueil et le règlement de fonctionnement du CSAPA.
Une commission d’admission se réunit chaque mois afin de valider les attributions et actualiser la liste d’attente.
À l’entrée en appartement du résident, un contrat de séjour est établi, stipulant :
Les éducateurs assurent :
Les résidents bénéficient, par ailleurs, d’un suivi psychologique systématique mais adapté à la demande de chacun. Le patient aura l’opportunité d’engager un réel processus psychothérapeutique ou, plus simplement, il pourra être aidé à repenser sa situation actuelle et/ou passée, à y repérer du sens et à reprendre prise sur sa vie…
Le psychologue assure également un éclairage psychologique relatif aux problématiques des patients au bénéfice des autres acteurs de la prise en charge.
Par ailleurs, ces résidents sont orientés vers les autres professionnels du CSAPA (assistant social, médecin généraliste, médecin psychiatre, conseiller juridique) suivant leur besoin et leur demande et/ou suivant des problèmes émergeant au cours du séjour.
Les différentes démarches liées à l’insertion professionnelle sont effectuées à travers divers partenariats.
Le relogement constitue un objectif central pour un certain nombre de ces patients, ayant mené à bien un parcours de soin et d’insertion. L’appui d’un professionnel du logement (fédération EPISEA) est à cet égard précieux, et le nombre de relogement sur les organismes publics de logement non négligeables. Les orientations vers d’autres services d’A.T.R. se justifient néanmoins dans un certain nombre de cas : besoin de la poursuite d’un accompagnement soutenu, de redynamiser la prise en charge à travers un nouveau contrat de séjour…
Depuis plusieurs années l’allongement des durées de séjour en hôtel représente une moins value par rapport aux relations avec les partenaires, du fait d’une absence de fluidité et des demandes en général non satisfaites. Les fins de séjour ne font pas pour autant systématiquement "vers le haut". Certes, cet allongement des prises en charge parait cohérente avec la tendance vers la stabilisation, plutôt que l’hébergement ponctuel ou d’urgence. Mais la prise en charge "pluri-disciplinaire" pour les résidents en hôtel n’a pas toujours été systématique, comme le voudrait l’ambition thérapeutique de ces hébergements CSAPA, fussent-ils en chambre d’hôtel. La fonction de l’éducateur en tant que référent des situations est questionnée, de même que le déficit de transversalité dans l’équipe. Paradoxalement le taux d’occupation des Appartements Thérapeutique n’est pas à 100%.
Par ailleurs, le rapport d’évaluation externe du CSAPA (2009) soulevait des points perfectibles concernant le fonctionnement du CSAPA, dont son volet Hébergement. Une réflexion est donc engagée au sein du CSAPA sur le projet de l’hébergement thérapeutique.Celle-ci est construite autour de 4 questions :
La première piste exploitée dans le cours de cette réflexion est la formalisation du projet personnalisé pour les résidents des 2 services. Le terme de « projet personnalisé » a été retenu dans la recommandation de l’ANESM pour qualifier la démarche de co-construction du projet entre la personne accueillie/accompagnée (et son représentant légal) et les équipes professionnelles. Il témoigne explicitement de la prise en compte des attentes de la personne. Il englobe la question de l’individualisation. Il peut s’appuyer sur des activités et prestations individuelles et/ou collectives. Il permet d’inclure différents volets plus spécifiques dont il organise l’articulation (volet éducatif, de soins…).
Cette démarche sur l’hébergement thérapeutique au sein du CSAPA Charonne sera finalisée en 2012, lors de l’actualisation règlementaire (tous les 5 ans) du projet d’établissement du CSAPA.
1 cf. « charte relative à la qualité des prestations hôtelières » DRASSIF 2006